Chronique sur le prochain album d’Arthur H : Baba Love

Septembre : les nouveautés musicales et le retour des chroniques de Mister Ostrich !
Après sa première intervention ici avec Jacno Future, voici aujourd’hui « Baba Love » d’Arthur H.
Amis de la chanson française, des belles paroles et du downtempo, cet album qui devrait vous enchanter !

Je dois avouer que je n’ai jamais écouté un seul album d’Arthur H. J’ai bien entendu par le passé une ou deux chansons qui passaient à la télé ou à la radio, mais je n’ai jamais vraiment accroché. Un peu comme avec son père d’ailleurs, je connais l’album qu’il a fait avec Brigitte Fontaine , « 12 chansons d’avant le déluge » sorti en 1966 [année de naissance d’Arthur H] et que j’adore, ainsi que celui composé avec Areski sorti en 1969, mais sa carrière solo, rien, le néant. Alors ça doit être un truc de famille qui se perpétue jusqu’à la fille/sœur/vilain petit canard Izia qui énerve parfois…

Alors voilà, je tombe sur le nouvel album d’Arthur H, « Baba Love » qui sortira en octobre 2011 et donc, pour la première fois de ma vie, j’écoute un de ses disques alors qu’il en a déjà sorti au moins 13 depuis 1990 !

Après quelques chansons pas mauvaises mais pas non plus renversantes, le charme commence à opérer, notamment avec la sixième chanson « Dis-moi tout » puis celle qui suit « Prendre corps » qui avec ses 8 minutes et 8 secondes ne passera probablement jamais à la radio alors que c’est sans aucun doute la meilleure chanson du disque. Superbe même. L’ombre de Gainsbourg flotte sur toute la chanson, de ce piano entêtant au texte alambiqué, surréaliste et bourré de jeux de mots. Le genre de chanson dont on voudrait qu’elle ne s’arrête jamais. Bon, il se trouve que c’est la seule qui n’est pas écrite par monsieur H… C’est signé Ghérasim Luca, le grand poète roumain.

Et puis il y a Jean-Louis. Jean-Louis Trintignant qui récite avec Arthur « L’ivresse des hauteurs ». Joliment dit, ce morceau de près de 7 minutes me rappelle « Un entretien avec Jeanne Moreau » sur une musique d’Erik Satie paru en 1983 sur la superbe compilation des Disques du Crépuscule « From Brussels With Love ».

À noter également la présence du rappeur américain Saul Williams qui vient apporter une touche urbaine à la musique de H. Un duo également avec sa sœur Izia, « La beauté de l’amour », assez réussi à vrai dire.
Le disque fini sur un « titre caché » d’une minute, d’un enfant (son fils peut-être ?) reprenant « Basquiat » (un morceau de l’album en duo avec Saul Williams), qui achève avec malice ce joli disque.

Et puis je l’ai écouté une seconde fois parce que la première, j’avais l’impression d’avoir loupé des trucs. Je dois dire qu’avec des écoutes supplémentaires, le disque commença à être véritablement plaisant, à paraître sacrément bon et insidieusement, j’en vins secrètement à l’aimer. De quoi me rendre baba. Baba Love.

 

(Album promo, reçu par Polydor)

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1 Commentaire

  1. Pauline dit

    Très bel article. J’aime beaucoup la façon dont tu parles de ce CD.

    Et je trouve que les plus beaux albums, les plus belles musiques sont celles que l’on doit apprivoiser en plusieurs écoutes. Sinon, c’est trop facile :-)

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