The first chronique musicale : « Nous t’aimions tant… »

 

Aujourd’hui, et comme je vous le disais dans mon article sur le Hellfest, j’inaugure donc la nouveauté du blog avec l’album Jacno Future. Sorti il y a un mois, j’ai du l’écouter 5/6 fois déjà. Mais ce n’est pas moi qui vais vous en parler, non non non.
Sous vos applaudissements, messieurs dames, veuillez accueillir sur ce blog : Mister « The Ostrich » (on se demande bien où il a été cherché son nom) et ses chroniques toutes en musique !

 

Jacno… Parti le 6 novembre 2009 aussi discrètement qu’il était arrivé le 3 juillet 1957…

52 ans… C’est pas vieux pour partir. Et pourtant, il avait reçu la part des anges. Une belle part.

Ce jeune homme moderne méritait un hommage. Le voici, mis en image par Castelbajac et en musique par la fine fleur de la chanson française, celle d’avant Jacno et celle d’après. « Jacno Future ». C’est de ça qu’il est question. De l’après Jacno évidemment, mais aussi du Jacno « visionnaire », celui qui a mis de l’électronique dans la chanson, rompant ainsi avec sa formation « punk rock » des Stinky Toys pour former avec Elli Medeiros le duo le plus naïvement futuriste de la Terre.

Un tribute donc, qui va piocher dans les chansons clefs de la carrière de Jacno. De ses débuts avec les Stinky Toys, de sa collaboration avec Elli et de ses albums solos, 14 chansons pour évoquer celui qui vient d’ailleurs.
Dominique A ouvre l’album avec une des plus belles chanson de Jacno, « Je t’aime tant » sortie en 1982 sur l’album « Boomerang » de Elli & Jacno. Dominique réussit à se l’approprier comme il avait réussi à s’approprier la magnifique chanson du groupe belge Polyphonic Size, « Je t ‘ai toujours aimé », au point que beaucoup de gens pense que c’est une chanson de lui. Rien à dire donc, entrée parfaite. Home (aka Benjamin Biolay et Chiara Mastroianni) reprend ensuite « D’une rive à l’autre » que Jacno chantait avec Romane Bohringer en 1995 sur l’album « Faux témoin ». Une chanson mélancolique qui décrit assez bien Jacno : « A la dérive, à contre-courant, se laisser flotter, se laisser couler, et pourquoi pas ne pas sombrer et dans la gorge, écume, d’une rive à l’autre ». Tiré du même album, Jacques Higelin chante « Mauvaise humeur » qui lui va comme un gant. Je ne suis pas un fan d’Higelin à la base, mais il arrive vraiment à en faire un des meilleurs moments de cet album ! Sa copine Brigitte Fontaine se débrouille bien aussi dans la relecture du « Je vous salue Marie » que Jacno avait sorti en 1998 sur « La part des anges », alors que « Je ne suis pas toujours de mon avis » interprété par Thomas Dutronc et tiré du même album est un peu moins convaincant. Y’a pas à dire, son père aurait sûrement été plus approprié pour cette reprise. D’ailleurs, ce sont les artistes du « passé » qui s’en tirent le mieux sur ce « Jacno Future », pour preuve la magnifique reprise toujours du même disque, « Je viens d’ailleurs » par Christophe. Une chanson qu’on croirait écrite pour lui. En l’écoutant, on regrette d’ailleurs que Bashung soit lui aussi parti dans les Paradis Perdus car il aurait probablement chanté à merveille les chansons de Jacno.

Katerine, Francis et ses peintres reprennent « Rectangle » un des morceaux phares de Jacno, celui de sa rupture avec son groupe lorsqu’il se retrouve seul avec ses synthétiseurs. Mais là encore, la réinterprétation n’est qu’à moitié convaincante. A la base ce morceau est instrumental, et Katerine n’a rien trouvé de mieux à dire que « Rectangle… Triangle… » de façon un peu dilettante qui peut finir par agacer. Château Marmont s’en tirent quant à eux haut la main si je puis dire sur « Main dans la main » un des morceaux les plus attachants d’Elli & Jacno sorti en 1980 sur « Tout va sauter ». Une reprise simple mais efficace. Sur le même disque on trouvait « T’oublier » une chanson nostalgique livrée ici par Alexandre Chatelard (probablement le moins connu de la distribution). Superbe mélodie pour cette histoire qui évoque avec poésie un amour perdu. Le groupe Coming Soon reprend avec brio « For You » sorti en 1979 sur le second album des Stinky Toys que Elli chantait un peu à la façon de Patti Smith. Miossec & Les Valentins ont opté pour « J’ai triste » que Jacno avait écrit pour ces mêmes Valentins justement. Un morceau qui s’écoute mais qui ne marque pas autant que les autres, un peu comme « Tes grands yeux bleus » par Alex Beaupain et Frédéric Lo, avec en plus un effet de phaser inutile sur la voix. Le disque se clôt sur une reprise parfaite de « Le téléphone » par le duo franco-allemand Stereo Total qui a le don pour magnifier toutes les chansons qu’il reprend.

Le seul bémol de ce disque vient d’un artiste dont on pouvait attendre beaucoup, à savoir Etienne Daho. Il reprend là « Amoureux Solitaires » dont Lio avait fait un succès en 1980. Malheureusement, le choix musical de Daho sur ce morceau se révèle à mon sens inadapté. Il dénote d’ailleurs du reste de l’album. Peut-être aurait-il fallu le placer en bonus track à la fin…
Au final, un disque plutôt agréable à écouter avec ses hauts et ses bas, comme la carrière en dents de scie de Jacno qui pouvait nous servir le meilleur comme le pire, comme le dit une note introductive de Calypso sur le livret du disque « Avec élégance et pudeur, tantôt bouleversant, tantôt déconneur, ainsi il composait, ainsi il vivait ».

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4 Comments

  1. Simon Robic dit

    Belle entrée en matière, The Ostrich :-)

    Il ne manque que quelques liens pour assouvir l’envie que tu nous as procuré d’écouter ces morceaux, mais on fera bien l’effort d’aller les chercher nous même :-)

  2. Anonymous dit

    Bravo et merci a « The Ostrich » pour cette première qui nous donne envie de partir découvrir cet album.

    a bientôt peut-être…

  3. Marine dit

    Si c’est mis en image par Castelbajac, je dis oui !
    Super première chronique, monsieur l’autruche :)

  4. July dit

    Il écrit bien ce mister! d’ailleurs je l’ai croisé cette semaine il était en vélo mais ne m’a pas vue!!

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