Il y a un an…

Il y a un an, le cœur léger, des sacs shopping remplis de futilités et le porte-monnaie vide ; je revenais des soldes.

À peine le temps de ranger mon manteau et de me faire un café, je me remettais au boulot. Avec, comme toujours, un œil rivé sur Twitter. Et il a suffit de quelques mots pour je comprennes inconsciemment que notre vie allait changer : « Fusillade à Charlie Hebdo « .

Charlie Hebdo, le journal que j’ai acheté avec mes premiers salaires il y a 10 ans, puis avec mon prêt étudiant toutes les semaines à la gare de Nantes.
Préférant le lire plutôt que de travailler en cours. Il faut dire que les dessins de Cabu et Wolinski étaient mille fois plus intéressants et inspirants que cet exercice où nous devions perfectionner notre technique en dessinant des oignons ou des boites d’allumettes.

« Fusillade à Charlie Hebdo ».
D’abord l’incompréhension.
Puis « attentats ».
Puis l’horreur.
Puis les noms des victimes qui arrivaient un à un.
Puis les larmes.

S’en est suivi une apnée insoutenable pendant plusieurs jours et des matins ressemblant à une mauvaise gueule de bois au Muscat premier prix.

Et, comme beaucoup, j’ai encore du mal à retrouver mon souffle aujourd’hui.

Si j’ai réussi, à non pas faire le deuil mais, à assimiler le fait que ceux qui ont aiguisé mon humour parfois douteux, mon ouverture d’esprit et mon amour pour la liberté alors que j’avais tout juste 18 ans, ne seront plus là ; rare sont les jours où je ne me dis pas « putain, ils ont tué Cabu ».
Parce qu’il reste la seule personne dont je n’ai toujours pas réussi à admettre sa mort.

Cabu est mort.

Et aujourd’hui encore, repenser au 7, 8 et 9 janvier 2015 me serre le cœur et me tourne le ventre.
Et aujourd’hui encore, je suis Charlie.
Et demain toujours, je serai Charlie.

Cabu est mort. Et je n’arrive toujours pas à y croire.

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5 Comments

  1. Miuu dit

    Joli article et beaucoup d’émotions.

  2. Mademoisellevi dit

    Je suis toujours Charlie
    Je comprends cette peine que tu ressens
    Car elle ne m’a jamais vraiment quitté
    Même si on continue de vivre et d’avancer
    Ton texte est beau <3

  3. Lorelei dit

    On a basculé dans l’horreur ce jour là, comme si on perdait des gens de notre famille, et rien ne sera plus jamais comme avant….
    gros bisous

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